L’Ecole Suisse de ski de Verbier fut créée en 1933 par Marcel Michellod « le yéti des Ruinettes », Louis Deléglise « Petit Père », Louis-Hercule Michellod, Marcel Gailland et Paul Fellay.
Les 2 Louis succédèrent à tour de rôle au premier directeur Marcel Michellod; tandis que les 2 derniers membres fondateurs secondés par Mathilde Michaud, André Michaud 1 … donnaient les premiers cours de ski au prix incroyable de CHF 2.- la demi-journée et de CHF 4.- la journée.
Le premier bureau de l’ESSV se trouvait dans le chalet Besson, à gauche du Sport Hôtel (actuellement Chez Martin). Chaque mardi, en fin de journée, il y avait le rapport : « on écartait la lessive du Sport Hôtel qui y séchait pour avoir un peu de place. Mon retard à mon premier rapport m’a couté l’apéro !... ça va, on était que 17 membres ! » dixit Claude Guanziroli.
Selon Margrit Andeer, sur la façade du chalet, il y avait même un baromètre des leçons de l’ESSV :
- Vert : leçons très bonnes – fréquentation normale
- Jaune : leçons bonnes – fréquentation charge
- Rouge : leçons déconseillées – fréquentation surchargée
Le matin, tous s’échauffaient sur la place de rassemblement en faisant la gymnastique sous le regard amusé des passants, puis se rendaient sur les pistes à pied et continuaient l’échauffement en damant les pistes avec leurs skis en montant en escaliers. Enfin, les cours pouvaient commencer.
Paul Fellay (papa de Raymond Fellay, skieur verbiérain qui a participé aux JO d’hiver de Cortina d’Ampezzo en 1956) était un bon vivant, aimait plaisanter et faire la fête. Un jour, Paul attendait son client aux Ruinettes en contemplant le Grand-Combin. Quand celui-ci arriva, il interpella Paul et celui-ci, en se retournant, tomba. Il resta couché et décréta qu’ils ne skieraient pas ce jour-là les pistes étant trop verglassées donc trop dangereuses. (anecdote racontée par Margrit Andeer)
Sous la direction de François Carron, un entrainement était obligatoire tous les mardis, par tous les temps, des Attelas à Verbier avant d’aller au cours, les remontées étaient spécialement ouvertes un peu plus tôt.
Les installations étaient gratuites pour les moniteurs de ski car l’ESSV mettait à disposition de Téléverbier 4 personnes, appelées « la Police des pistes » pour aider les patrouilleurs, le personnel aux installations… La priorité à l’accès des remontées leur était aussi donnée pendant 30 minutes, durant ce laps de temps, les portes étaient fermées aux autres skieurs.
En 1958, Denis Bertholet tourne le film « Godille 58 ou le ski en Valais » avec « les Diables Rouges » de l’ESSV pour l’Union Valaisanne du Tourisme. Ces derniers portaient des bracelets de grelots que François Carron avait accordés et ils jouaient « Gentille batelière » que tous les gens, venus les accueillir après la descente aux flambeaux, reprenaient en cœur.